Après le premier tour des élections présidentielles en France : c’est la lutte qui changera le sort des travailleurs

Hollande, le candidat du Parti Socialiste, et Sarkozy, le candidat de la droite, restent seuls en lice pour le deuxième tour des élections présidentielles françaises, avec Hollande donné gagnant.

Si Hollande est élu, nombre de travailleurs ressentiront un soulagement de voir Sarkozy débarrasser le plancher.

Mais cela n’empêchera pas – et pas plus en France qu’ailleurs – le patronat de licencier pour prélever sur les exploités les profits que le marché n’est plus capable de leur donner. Et les banques de continuer à réclamer le remboursement d’une dette qui a été creusée dans leur seul intérêt.

Le résultat de Marine Le Pen indique un renforcement de l’extrême droite dans l’opinion publique. C’est une menace pour les travailleurs. À commencer parce qu’elle véhicule des idées réactionnaires aux antipodes des intérêts politiques du monde du travail. Car Marine Le Pen prêche, comme Sarkozy, comme les autres candidats prêts à entrer dans un gouvernement de la bourgeoisie, mais avec plus de virulence, qu’il faut se serrer les coudes « entre Français », en mettant dans le même sac les travailleurs et les milliardaires, les exploités et leurs exploiteurs.

La seule perspective pour les travailleurs est, au contraire, d’opposer aux patrons capitalistes de toutes nationalités les travailleurs de toutes origines sur la base de leurs revendications de classe. Se laisser diviser en fonction de ses origines est un piège mortel pour le monde du travail.

Le renforcement de l’extrême droite est un renforcement du camp patronal et qui ne se limite pas à la seule France. Aujourd’hui, ce renforcement se situe pour l’instant encore sur le plan des idées. Mais qui oserait parier que cela ne se traduira pas, tôt ou tard, par des agressions contre des travailleurs qui ne veulent pas accepter de faire les frais de la crise ou qui ne seraient pas d’accord avec les « idées » véhiculées par l’extrême droite? Les évènements récents dans l’entreprise Meister à Sprimont ont donné un tout petit aperçu de ce que serait l’extrême-droite si elle devenait fasciste.

L’élection de Hollande ne protégera pas plus les travailleurs contre cette menace que le gouvernement de Di Rupo protégera contre un renforcement des partis nationalistes ou d’extrême droite. Car plus sera grand le mécontentement provoqué par les mesures d’austérité réalisés par la « gauche », plus cela renforcera l’extrême droite.

Dans le monde syndical et de l’extrême gauche belge, c’est Mélenchon, son Front de Gauche et ses sondages qui ont fait rêver. Mais dès le soir du premier tour, Mélenchon s’est empressé d’assurer qu’il ne demandera « rien en échange » pour son soutien à Hollande. Histoire de rassurer l’électorat centriste sur le fait qu’il ne fallait pas prendre au sérieux ses envolées contre la finance ou la demande d’augmentation des salaires et d’un salaire minimum à 1700 euros. Non, Mélenchon ne demande rien à Hollande, pas plus que le PCF qui est derrière lui ! En désarmant ainsi les travailleurs sous prétexte de virer la droite, Mélenchon portera sa part de responsabilité dans le renforcement ultérieur de l’extrême droite.

Seul le renforcement des forces qui se situent sur le terrain des intérêts politiques de la classe ouvrière peut constituer un contrepoids au renforcement de l’extrême droite.

C’est ce programme, qui est nécessairement un programme de lutte, qu’a défendu Nathalie Arthaud, la candidate de nos camarades de Lutte ouvrière. Les 200 000 votes qu’elle a obtenus pèsent bien peu dans les urnes. Mais, lors des luttes futures, ceux qui auront voté pour elle seront des relais irremplaçables. Car, en votant pour Nathalie Arthaud, ils se sont prononcés pour que l’interdiction des licenciements, la répartition du travail entre tous sans diminution de salaire ainsi que l’augmentation et l’indexation des salaires et des pensions soient mises en tête des revendications des futures luttes ouvrières. Ils ont affirmé leur conviction qu’il ne faut pas laisser à la classe capitaliste la direction sans contrôle des entreprises et des banques parce que l’usage qu’elle fait de son pouvoir dictatorial va à l’encontre des intérêts de la société. Ils ont contribué à montrer que le courant communiste est toujours présent.

Alors en France comme en Belgique, quel que soit le bulletin que les travailleurs choisissent individuellement de déposer dans l’urne, il faudra qu’ils se retrouvent tous ensemble dans les luttes contre le grand patronat, les banquiers et les gouvernements. Avec une claire conscience de leurs intérêts matériels et politiques et décidés à les imposer, leur force est irrésistible !

[plus d’infos sur la campagne de Nathalie Arthaud sur : www.lutte-ouvriere.org]