Les effets de la Réforme de l’Etat en Flandre : la mise en oeuvre d’une politique anti-ouvrière

La 6e réforme de l’État, voulue par tous les partis, flamands comme francophones, produit ses effets. Les gouvernements régionaux ont reçu de nouvelles compétences, mais pas tout le budget qui va avec.

Ainsi, le Gouvernement Flamand a reçu 10,6 milliards € pour exercer de nouvelles compétences, soit 755 millions de moins que lorsqu’elles étaient exercées par l’administration fédérale. A quoi s’ajoute une baisse de 226 millions € des revenus fiscaux du gouvernement flamand due à la mauvaise situation économique. Et un nouveau calcul du déficit qui prend en compte les partenariats public-privés, et les déficits d’organismes publics, tel que les sociétés de logements sociaux.

Au total, le gouvernement flamand de Geert Bourgeois (NVA) a donc décidé d’un plan d’économie de 1,106 milliards € en 2015 par :

– la suppression de 1.950 postes dans la fonction publique ;

– 48,5 millions € d’économies imposées à la VRT, de Lijn, et Kind & Gezin, l’équivalent de l’ONE francophone. La gratuité des transports, pour les plus de 65 ans notamment, sera supprimée ;

– l’augmentation du prix des crèches dont le tarif minimum passera de 1,54 € par jour à 5 € (322% d’augmentation) ;

– non indexation des allocations familiales ;

– augmentation du minerval de 619 € à 900 voire 950 € dans l’enseignement supérieur et universitaire, à quoi s’ajoute une économie de 20 millions d’euros pour l’enseignement secondaire ;

– augmentation des taxes sur l’eau et l’électricité ;

– doublement de l’Assurance Soins flamande (obligatoire), de 25 à 50 € par an ;

– 190 millions d’économies aux associations sportives et culturelles.

Une politique chaudement approuvée par la Voka, l’organisation patronale flamande, qui considère qu’ « elle place la Flandre sur la route du bien-être et de la prospérité ». Pour les riches, c’est sans doute vrai, mais les travailleurs peuvent déjà vérifier que ceux qui leur prétendaient que « plus d’autonomie » améliorerait leur situation leur ont menti. Aucun gouvernement n’est autonome face aux politiques dictées par les banques et le grand patronat qui, en fin de compte, ont empoché l’argent qui manque aujourd’hui dans les budgets régionaux.