Aéroport de Charleroi : La colère n’est pas partie en vacances

Le personnel d’aéroport subit une exploitation de plus en plus effrénée.

Les agents de sécurité par exemple. Le contrat pour le service de gardiennage qui s’occupe entre autres du contrôle des voyageurs, est passé en octobre 2013 de la firme Securitas à la firme G4S qui proposait le même service moins cher. Depuis lors, ce ne sont plus que 4 lignes au lieu de 8 qui sont ouvertes pour contrôler les voyageurs et leurs bagages, jusqu’à 5 000 par jour, en période de vacances. Les travailleurs ne sont plus que 300 au lieu de 375. Alors il arrive fréquemment qu’ils ne soient qu’à 8 au lieu de 11 par ligne pour contrôler jusqu’à 3 passagers par minute… Et peu importe si les files s’allongent et que les voyageurs s’impatientent.

Avec Securitas, le personnel de contrôle faisait souvent des heures supplémentaires. Aujourd’hui, avec seulement 4 lignes ouvertes, il connait souvent des périodes de chômage économique : 8 mois en 2014 : « Quand on travaille, on court deux fois plus vite qu’avant, mais après, on est à la maison et on perd de l’argent ». Voilà comment les grands fonds d’investissement et les banques (dont JP Morgan) qui constituent l’actionnariat de G4S font un maximum de profit sur le dos des travailleurs et de la caisse de chômage.

Cette aggravation de l’exploitation va de pair avec un comportement répressif et méprisant de l’encadrement, la phrase préférée de la manager étant « si ça ne vous plaît pas, la porte est là. » Les pauses repas prises en commun ont été supprimées et il faut prendre sa pause à tour de rôle.

En plus des raisons de rentabilité, la manager craignait visiblement que les travailleurs profitent de la pause pour discuter ensemble… Mais on discute quand même, et c’est ainsi que les travailleurs de G4S ont appris par les collègues d’autres services de l’aéroport qu’ils avaient droit à une petite prime de productivité, si le nombre de voyageurs dépasse un certain seuil. Renseignement pris, l’exploitant de l’aéroport BSCA verse une telle prime aussi à G4S, mais les travailleurs n’en voient pas la couleur !

Un préavis de grève a été déposé à la veille de la période des vacances, mais la délégation syndicale l’a retiré quand la manager a accepté quelques revendications mineures qui ne coûtent rien à la direction.

Chez G4S, comme chez d’autres sous-traitants à l’aéroport, de plus en plus de travailleurs ont le sentiment qu’il serait temps de se faire entendre.