Manifestation des travailleurs de Fedasil à Bruxelles

En se penchant à sa fenêtre jeudi 9 décembre, le secrétaire d’État à l’asile Sammy Mahdi pouvait voir les travailleurs de ses propres services protester contre sa politique inhumaine à l’égard des demandeurs d’asile. Médecins sans frontières et des bénévoles d’aide aux migrants étaient venus faire du bruit avec le personnel de Fedasil : « Sammy, tu dors, des humains dorment dehors ! »

C’est en effet la situation au centre du Petit-Château à Bruxelles, où des sans-papiers doivent dormir sous la neige dans l’attente d’être reçus pour introduire une demande d’asile. « Ils ont le droit de demander l’asile et de recevoir une aide matérielle, mais ils ne la reçoivent pas et c’est inhumain » dit un employé de Fedasil. Leur porte-parole, Danaé Coquelet ajoute : « On ne peut plus continuer comme cela, cela ne respecte pas le droit des demandeurs de protection internationale ni les droits des travailleurs du secteur de l’accueil. Les travailleurs sont épuisés (…) tous les jours on doit choisir qui va rentrer et qui va rester dehors. »

Sammy Mahdi répond qu’il « comprend que les travailleurs de Fedasil subissent une charge de travail élevée » et « qu’il fait tout son possible pour créer des places et les pourvoir en personnel ».

Les travailleurs de Fedasil eux-mêmes ne sont pas dupes de ces explications. Le gouvernement a fermé beaucoup de places d’accueil pour demandeurs d’asile alors même que la prise de Kaboul par les talibans, en Afghanistan, provoquait une fuite massive de réfugiés.

C’est en toute connaissance de cause que le gouvernement belge et le secrétaire d’État à l’asile ont organisé la pénurie de places d’accueil sous la pression de l’extrême droite. Cette politique n’empêchera jamais personne de fuir les guerres, les exécutions, la faim, mais par contre elle traduit en actes les idées racistes et xénophobes. Heureusement qu’il y a des travailleurs conscients, comme ceux de Fedasil pour au moins dénoncer l’inhumanité dans laquelle le gouvernement les plonge, dans laquelle il veut nous plonger tous ! Avant que le mécontentement explose face à ces gouvernements et leurs béni-oui-oui.