La vaccination patine : la désorganisation capitaliste en est responsable

Tout le monde a pu voir que les gouvernements se couchent devant les capitalistes qui imposent leurs conditions pour la livraison des vaccins. La Commission européenne a fait du cinéma en envoyant des inspecteurs sur le site d’AstraZeneca à Seneffe vérifier si des vaccins destinés à l’Europe n’étaient pas fournis à la Grande-Bretagne. 

C’est du show pour masquer que les firmes pharmaceutiques ont empoché il y a plusieurs mois l’argent des contrats pour des milliards de doses, sans mettre les lignes de production au niveau nécessaire. Les patrons et actionnaires des trusts pharmaceutiques pensent d’abord au profit, l’organisation des campagnes de vaccination, le reprise de la vie sociale et économique, ce n’est pas leur problème ! Et aucun gouvernement n’envisage de passer au-dessus de la propriété privée capitaliste et du droit qu’ils se sont octroyés d’imposer leurs choix, même si la société en crève.

Ce qui est flagrant pour les vaccins est aussi vrai dans tous les autres secteurs de l’économie. Les capitalistes, dans l’alimentation, l’énergie, le logement et la santé, partout, font ce qu’ils veulent pour augmenter leurs profits ! Et combien de fois contournent-ils même les lois censées protéger un peu la population ? Même quand leurs entreprises sont rentables, les actionnaires peuvent décider de les fermer, dans le seul but de faire encore plus de profits, comme Caterpillar à Gosselies ou encore Ford à Genk. Et cela même si des milliers de travailleurs se retrouveront au chômage, voire dans la misère !

Ceux qui gouvernent, qui font les lois, le font pour servir la classe bourgeoise et pas pour défendre les intérêts de la population. 

Par contre, faire peser des contraintes sur la population, ça les gouvernements sont prêts à le faire ! Comme arrêter 500 personnes, en partie au hasard, pour empêcher une manifestation à Bruxelles contre les conséquences des mesures de confinement ! Comme verbaliser plus de 100 000 personnes pour non-respect de mesures de confinement, alors que les employeurs méprisent ces mêmes règles sanitaires à l’intérieur de leurs entreprises ! Comme contrôler et sanctionner des chômeurs, alors que les bureaux du Forem sont fermés au public pour raison sanitaire, alors que des dizaines de milliers de personnes ont perdu leur travail à cause du Covid ! 

En matière de contraintes, les patrons aussi s’y connaissent ! Dans combien d’entreprises, la pandémie est un prétexte pour faire payer par la sécurité sociale, sous couvert de chômage covid, les arrêts pour ruptures de stocks ? Et pour supprimer des milliers d’emplois en aggravant la flexibilité et la précarité de leurs salariés, comme à FedEx, Solvay ou AGC ? 

Les défenseurs de l’économie capitaliste justifient tout cela au nom de l’efficacité ! Mais c’est un mensonge flagrant ! Le capitalisme est inefficace pour faire face à la pandémie en cours, les médecins, infirmières et tous les personnels des hôpitaux peuvent témoigner de la désorganisation due au manque de personnel, au secret commercial et à la concurrence entre firmes ! 

Partout, dans toute la société, les travailleurs craignent de se retrouver au chômage suite à des licenciements ou la fermeture d’entreprise. L’incertitude face au lendemain règne ! Quant à ceux qui gardent un travail, ils savent que l’exploitation sera encore plus dure après les licenciements.

Pourtant, la société ne fonctionne que grâce au dévouement des centaines de milliers de travailleurs qui font tout fonctionner et qui prennent tous les risques.  Ce qui serait efficace, c’est que la classe ouvrière, le monde du travail, se mobilise pour contraindre les patrons, les actionnaires et les gouvernements à leur botte à prendre sur les profits capitalistes pour partager le travail entre tous afin que chacun ait un salaire, puis une pension correctes. Se mobilise aussi pour imposer le contrôle des travailleurs sur les capitaux et lève les secrets commerciaux, à commencer dans le secteur pharmaceutique.