Vaccins : le progrès médical pris en otage par le profit

Pour éviter que se reproduise le même “chacun pour soi” qu’avec les masques de protection, les pays européens ont accepté de centraliser l’achat et la distribution des doses de vaccins par la Commission européenne.

Mais à 27 pays ou sous la direction de la seule Commission européenne, c’est le règne de l’opacité dans les contrats avec les firmes privées. 

Sur 160 firmes qui proposaient leur solution de vaccins, la Commission en a pour le moment choisi 6, parmi lesquelles, le consortium du géant américain Pfizer avec l’allemand BioNtech et Moderna, entre autres. Pour leurs actionnaires, c’est le jackpot ! En effet, les coûts de la recherche et de la mise en production ont été en grande partie, voire totalement financés par les États à travers des contrats conclus dans le plus grand secret.

Avec plus de 2,3 milliards de doses déjà achetées, et d’autres accords en passe d’être signés, l’UE accumule bien plus que pour vacciner ses 450 millions d’habitants.

Le scandale du contrat pour le Remdesivir, utilisé comme traitement curatif contre le Covid, montre que le secret des négociations ne profite qu’aux capitalistes. Le 7 octobre 2020, la firme américaine Gilead a passé un contrat pour la fourniture de ce médicament avec la Commission européenne pour un montant de 900 millions € soit un prix de 2 340 $ par traitement pour un coût de production… de 6 $ ! Pire ! Les négociateurs de Gilead ont caché à la Commission européenne qu’ils venaient de recevoir de l’OMS les résultats d’une étude clinique qui démontrait l’inefficacité totale du Remdesivir contre le Covid !

Les vaccins ont été développés par des chercheurs qui peuvent se baser sur des connaissances accumulées collectivement, ils sont produits par des techniciens et des ouvriers compétents et consciencieux. Ils constituent une arme supplémentaire précieuse contre le virus.

Mais que la science et la technique soient constamment prises en otage par le profit des capitalistes ne peut qu’entretenir la méfiance de la population à leur égard, et c’est une difficulté supplémentaire dans la lutte contre la pandémie.