Crise sanitaire, crise économique… le capitalisme crée le chaos dans la société, il faut s’en débarrasser !

Le premier ministre Alexander De Croo vient d’annoncer un reconfinement partiel et de lourdes limitations à notre vie sociale. Ce serait la « dernière chance pour éviter que les soins de santé craquent sous une pression immense ». Mais si le système de santé en est là, c’est avant tout à cause des dizaines d’années de rabotages budgétaires, des milliers de lits fermés et du nombre d’embauches très insuffisant. De Croo déclare que nous devons faire front tous ensemble avec le personnel soignant ! Mais depuis mars, le gouvernement, lui, a abandonné le personnel soignant ! Aucun plan d’urgence n’a été activé pour augmenter le nombre de lits de réanimation, embaucher et garantir au personnel des conditions de travail et de salaire décentes.

Les gouvernements, fédéral et régionaux, quelles que soient leurs couleurs politiques et leur langue, ne font que défendre les intérêts des capitalistes, sans leur imposer de contrainte. Ce nouveau confinement est « un confinement qui permet aux usines de tourner » a déclaré le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke ! Dès le début de la crise sanitaire, la priorité des gouvernements a été de garantir que le travail, la machine à faire du profit, continue à fonctionner. Les milliards ont été distribués aux banques et aux grandes entreprises, pas aux hôpitaux ni aux maisons de repos.

Quant aux travailleurs, ils sont sous pression, priés d’aller travailler coûte que coûte, de s’entasser dans des transports bondés, puis de rentrer chez eux en réduisant leur vie sociale au minimum. Aucune patrouille de police n’est envoyée dans les entreprises pour vérifier si elles ne sont pas des clusters à Covid. Mais des travailleurs sont sanctionnés par leur hiérarchie s’ils portent mal le masque, quelle que soit la pénibilité de leur poste. Les élèves et leurs professeurs ont été entassés depuis septembre dans des écoles bondées, mal aérées, sans locaux ni moyens supplémentaires… Mais seuls les jeunes qui se retrouvaient en soirées ont été accusés de propager le virus ! Maintenant le gouvernement voudrait nous faire croire que nous interdire de sortir de chez nous entre 22 heures et 6 heures, minuit et 5 heures en Flandre, réduira la propagation du virus ! C’est se moquer du monde !

Le gouvernement exploite et alimente la crainte du Covid-19 pour faire accepter ces mesures contraignantes. Les gouvernements espèrent que les restrictions de la liberté de circulation et de réunion vont habituer les travailleurs à se plier à leurs consignes et accepter tout ce qui vient du pouvoir. Alors que se dessine une profonde crise économique et sociale, les dirigeants ont peur des réactions explosives des travailleurs, auxquels ils s’apprêtent à en faire payer les conséquences.

Car au-delà de la crise sanitaire et même avant elle, il y a la crise économique. Des dizaines de milliers d’emplois sont supprimés, des centaines de milliers de personnes sont menacées de se retrouver sans revenu ou voient leurs revenus rabotés. Le capitalisme ne porte plus que des fruits pourris : la volonté de faire des hôpitaux des structures financièrement rentables les rend incapables de faire face à une pandémie, la course aux profits de l’industrie pharmaceutique rend les traitements de plus en plus inaccessibles, la recherche du profit pousse les patrons à augmenter la charge de travail, à licencier, à économiser jusqu’au prix du masque de protection. La concurrence des capitalistes pousse vers le chômage et la misère un nombre croissant de travailleurs et engendre les guerres. La misère et le désespoir créé par ce système font aussi croître les fruits pourris du fanatisme religieux et de la terreur d’extrême droite, celle du fascisme islamique comme celle du fascisme occidental.

Face à la barbarie engendrée par ce système, les travailleurs ont tous les mêmes intérêts, quelles que soient leurs origines, leur religion, leur couleur de peau. Et ils doivent s’organiser pour faire entendre leurs revendications. En se battant pour défendre leurs emplois, leur santé, leurs salaires, les travailleurs peuvent offrir une autre perspective à l’humanité.