Makro : grèves contre l’offensive des actionnaires

Début septembre, la direction de Makro a annoncé un plan d’économies et la « réorganisation » du travail dans ses 6 magasins en Belgique. 100 à 200 emplois vont être supprimés et une plus grande polyvalence demandée à ceux qui restent.

La “réorganisation” que veut la direction semble tout sauf une bonne organisation aux travailleurs.  Non seulement tout le monde devra être plus polyvalent mais en plus la plupart des travailleurs sont changés de poste. Ainsi quelqu’un qui travaille depuis des années dans un rayon peut se retrouver dans un tout autre département, ce qui signifie une charge de travail accrue pour s’assimiler sa nouvelle tâche, un risque d’erreurs plus important… Non seulement nombre de salariés vont changer de poste, d’horaire, de catégorie, mais les décisions sont même prises en dépit du bon sens commercial du fait qu’il sera plus difficile de répondre aux questions et aux attentes des clients. Comment répondre à une question sur un vin, quand on vient de passer des années au bricolage… et réciproquement ?

Le sentiment de beaucoup est que ce plan vise à permettre de supprimer des emplois sans devoir payer des indemnités de licenciement, en poussant à la porte les collègues les plus usés, qui verront leur charge de travail accrue.

Suite à l’annonce de Makro début septembre les magasins de Machelen, Sint-Pieters-Leeuw et Eke étaient partis en grève. Samedi 10 octobre les 6 magasins Makro étaient en grève, et samedi 17, Lodelinsart et Sint-Pieters-Leeuw étaient à nouveau en grève pour dénoncer les plans de la direction.

Makro prend prétexte de pertes financières pour justifier son plan. Ses pertes seraient à peine compensées par la période d’afflux du Covid… Mais Makro appartient au géant allemand Metro qui a 150.000 salariés dans 35 pays, et affiche un bénéfice de plus d’un milliard d’euros en 2019 pour un chiffre d’affaires de 36,5 milliards d’euros. Il y a là l’argent pour maintenir les emplois, augmenter les horaires et même embaucher !

La direction de Makro mène une offensive agressive et n’entend pas s’encombrer avec les négociations dans les habituelles instances de « concertation sociale ». Mais négociations ou pas, la seule chose capable de faire reculer les patrons ce sont les luttes et la construction d’un rapport de force.

Les patrons de Makro ne sont pas les seuls à l’offensive, Wibra, Camaieu, Lunch Garden… partout les travailleurs subissent des attaques patronales de plus en plus brutales. La seule manière de les contrer et de garantir à chacun un emploi est de se regrouper pour se battre ensemble.