La protection des travailleurs dans les entreprises : les patrons en service minimum

Dans le zoning industriel de Ghislenghien, les entreprises de produit alimentaires n’ont jamais confiné. C’est notamment grâce aux renforts de nombreux intérimaires pour remplacer les absents et les malades que la production continue. Des règles d’hygiène et de protection ont été prises, mais à minima, à la mode patronale.

Devant les entreprises où on prend la température avant d’entrer, les files s’allongent et il faut patienter jusqu’à une demi-heure chaque jour, sans être payé.

Les règles d’hygiène et de distanciation sociale ne sont pas organisées de façon conséquente. Dans une entreprise, pour accéder au vestiaire pour se changer, il faut obtenir une languette, pour éviter de se retrouver trop nombreux. Fort bien, mais rien n’est désinfecté entre deux passages, les languettes pas plus que le reste.

Dans un coin des vestiaires, on entasse les vêtements usagés et mouillés de sueur durant une semaine avant que l’entreprise de nettoyage vienne les récupérer.

Durant la pause, on désinfecte soi-même son coin de table, et cela sans gants, avant de se dépêcher d’avaler son déjeuner. Pas besoin d’enlever son masque pour cela, car des masques, il n’y en a pas.

Bref, la médecine du travail et les cadres rédigent les procédures, les directions communiquent sur leur respect de la santé des collaborateurs mais les ouvriers constatent que leur santé se joue chaque jour à la loterie pour sortir la production.