Un système qui sème la misère et l’oppression, récolte la révolte !

Le gouvernement chilien a annoncé l’annulation de la COP 25, la conférence internationale sur le climat qui devait se tenir début décembre, en raison des manifestations massives de la population contre la dégradation de ses conditions de vie.

Ces conférences ne sont que des mises en scène où les gouvernements de la planète dissimulent leurs divisions et leur impuissance devant les enjeux climatiques sous de beaux discours. Mais cette fois, c’est la population, ce sont les travailleurs qui ne peuvent se payer le luxe de jouer la comédie qui ont imposé leur agenda.

La révolte populaire a éclaté à partir d’une protestation de la jeunesse étudiante contre une hausse du ticket de métro à Santiago ! Elle s’est propagée comme une trainée de poudre à l’ensemble du pays dans des manifestations où s’exprime la colère devant les difficultés croissantes à satisfaire les besoins de base, se nourrir, se loger, étudier, se soigner, prendre les transports en commun. Dans un pays où 1% de la population accapare 26 % de la richesse nationale.

Le président chilien Pinera, lui-même milliardaire, a d’abord reculé en annulant les hausses, puis a tenté d’étouffer cette contestation en décrétant l’état d’urgence et en faisant sortir l’armée. Mais, au pays de l’ancien dictateur Pinochet, où la population sait de quoi l’armée est capable pour protéger les privilèges des plus riches, cela n’a pas empêché les manifestations de continuer. Le président Piniera a dû renoncer à l’état d’urgence et tente à présent de calmer la protestation en promettant une hausse des petites pensions.

Et le Chili est loin d’être le seul pays où la révolte de la population commence à s’exprimer. Équateur, Bolivie, Liban, Irak, Algérie, Soudan, Hong Kong…Tous ces pays sont le théâtre de manifestations massives.

Au Liban, les manifestations ont démarré il y a deux semaines, en réaction à un projet de taxe sur les communications téléphoniques gratuites de What’sApp. Dans ce pays où la population est divisée selon les appartenances religieuses, selon le principe hérité du colonialisme « diviser pour mieux régner », les manifestants se mélangent à présent dans une même colère, quelles que soient leur religion.

En Algérie où les manifestations hebdomadaires se poursuivent depuis 37 semaines, cela a commencé avec la candidature du président grabataire Bouteflika pour un 5ème mandat. Mais depuis longtemps, il s’agit de bien plus que de changer simplement la tête du dictateur détesté. « Système dégage » scandent les manifestants face aux généraux dirigeants qui ont tenté de les amadouer avec des élections bidon, suivi de menaces et d’arrestations, mais tout est resté sans effet jusqu’à présent sur la détermination des manifestants.

Le discrédit des gouvernants est dû en fait à leur soumission au capitalisme. Au Liban, où 7 milliardaires possèdent plus que 50% de la population, le gouvernement Hariri tentait de lever des taxes pour obéir aux financiers internationaux, représentés par le FMI. En Algérie, les dirigeants corrompus du FLN et de l’armée adoptent des lois pour privatiser les ressources de gaz et de pétrole au profit des groupes pétroliers européens et américains. Au Chili, la population est exaspérée par les conséquences de la privatisation de l’enseignement, de la santé, des transports… au profit des entreprises.

L’avenir de ces mouvements est incertain dans tous ces pays. Mais une chose est sure : un système qui sème autant de misère et d’exploitation, ne peut que récolter la révolte. Et ces révoltes ne sont que le début !

L’actualité rappelle que l’humanité n’est pas menacée que par le réchauffement du climat, la pollution, la destruction de l’environnement. De nouveaux krachs financiers, de nouvelles crises, de nouvelles guerres risquent d’être engendrés par ce système basé sur la concurrence effrénée, l’anarchie de l’économie et l’exploitation des travailleurs. Tous ces problèmes sont liés.

Il ne suffira pas de faire tomber des gouvernements remplacés aussitôt par des nouveaux, tout aussi dévoués aux intérêts de la classe capitaliste. C’est le capitalisme lui-même qu’il faut renverser. La force sociale qui en est capable existe, c’est celle des travailleurs quand ils prennent conscience et s’organisent. Ce sont les travailleurs – ouvriers, employés, enseignants, techniciens et ingénieurs, dans l’industrie, la santé et le commerce – qui font déjà tout fonctionner aujourd’hui. Le travail de cette classe est à la base de toute la richesse de la société.

Le véritable enjeu pour l’avenir de l’humanité est que la classe ouvrière trouve la conscience et l’organisation nécessaires pour prendre elle-même les commandes de cette société qu’elle fait déjà fonctionner !