Face aux attaques du patronat et du gouvernement, le monde du travail doit riposter

En réponse aux demandes du patronat, le gouvernement fédéral a pris une série de mesures cet été qui vont toutes dans le même sens : augmenter les profits au détriment des salaires et des salariés.

Sous le nom trompeur de « Job deal », le gouvernement aggrave la dégressivité des allocations de chômage ; alors que la pension est déjà reportée à 67 ans, la pension anticipée ne deviendra possible qu’à partir de 63 ans et 42 ans de carrière ; les prépensionnés devront être disponibles sur le marché du travail ; le montant de la prépension sera revu à la baisse ; les crédits-temps à 55 ans sont supprimés, il faudra attendre 60 ans pour en bénéficier, etc.

Le gouvernement justifie ces mesures par des difficultés qu’auraient les entreprises à recruter ! Il y aurait 140 000 emplois vacants. Même si ces emplois existaient vraiment, sur les 450 000 chômeurs complets il en resterait encore 300 000 sur le carreau, sans compter tous ceux qui n’ont pas d’emploi, mais ne sont plus comptabilisés comme chômeurs, car ils ont déjà perdu leur droit aux allocations !

Non, ils veulent exercer une pression maximum sur les chômeurs pour qu’ils finissent par accepter des emplois les plus précaires et mal payés. Et ils veulent limiter les allocations de chômage pour pouvoir augmenter les cadeaux aux entreprises.

Mais cela conduit des milliers de travailleurs licenciés vers le CPAS, vers la misère, et certains à se retrouver à la rue et devenir SDF. Va-t-on les laisser nous pousser au chômage et vers des vies de plus en plus difficiles ?

Dans le même sens, pour faire les poches des travailleurs, le patronat et le gouvernement voudraient aussi « lier les salaires à la productivité » et supprimer les augmentations automatiques des salaires en fonction de l’ancienneté, là où elles existent. Le prétexte ? Mettre fin à la discrimination envers les jeunes ! Avec une telle mesure les salaires des plus anciens baisseraient… et ceux des jeunes n’augmenteraient pas ! Ce serait tout bénéfice pour le patronat et les actionnaires ! Va-t-on les laisser faire ?

D’après le journal français l’Express, les 10 plus grandes fortunes de Belgique possèdent plus de 65 milliards d’euros. A raison d’un salaire brut de 3 400 euros par mois, 40 000 travailleurs pourraient être payés 40 années ! Et cela ne mobiliserait qu’une petite partie de la richesse accumulée par les millionnaires.

On priverait par exemple Albert Frère de la moitié de sa fortune, il pourrait toujours se soigner dans des cliniques privées. Ce n’est pas le cas de nombreux malades qui subissent les mesures d’austérité du gouvernement dans les soins de santé ! Et ce n’est pas le cas des travailleurs qui se retrouveront avec des pensions de misère !

Ce sont des générations de travailleurs qui ont créé ces fortunes ! Ce ne serait que justice qu’elles servent au bien de tous !

Mais le patronat n’en a jamais assez ! Le gouvernement fédéral souhaite « déshabiller les syndicats après 2019 », selon un article du quotidien Le Soir. N-VA et MR, avaient déjà annoncé vouloir retirer aux syndicats et aux mutuelles le paiement des allocations de chômage et de maladie. Cela ferait plus d’argent à gérer pour les banques et assurances, donc plus de profits… et cela affaiblirait les syndicats.

Bien sûr les dirigeants des syndicats ne défendent plus les travailleurs depuis longtemps. Mais au-delà des syndicats, patronat et gouvernement visent tous les travailleurs, pour limiter dans le temps et diminuer les allocations chômage, et aussi réduire les versements de la Sécurité sociale. Le PS avait déjà commencé quand il était au gouvernement fédéral, les autres partis continuent la même politique contre les travailleurs et l’accélèrent encore.

Alors une riposte large et déterminée du monde du travail est nécessaire, pour faire reculer le gouvernement et le patronat.

Les syndicats ont annoncé 3 journées d’action, ensemble ou séparément. Il faudra bien sûr y participer. Mais on sait que ce ne sera pas suffisant, car les dirigeants des syndicats ne souhaitent pas engager des actions suffisamment fortes, ils ont trop peur de ne plus être invités à s’asseoir à table avec les patrons et les ministres pour de soi-disant négociations.

D’autres, comme la FGTB wallonne, proposent que PS, Ecolo et PTB s’allient en vue de former une majorité gouvernementale après les élections de 2019. Mais même si une telle majorité électorale était possible, ce ne sont pas les députés, ni les ministres qui gouvernent, mais ceux qui détiennent les fortunes.

Pour que ça change vraiment, il faut se préparer à enlever leurs fortunes et leurs entreprises aux capitalistes, pour que les travailleurs gèrent eux-mêmes la société, en fonction des besoins des populations et non pour la course aux profits.