Spéculation, superprofits, guerres commerciales, protectionnisme… le monde capitaliste s’enfonce dans la crise

Il y a quelques jours, la Bourse de New York fêtait 3 454 jours sans krach majeur, un record paraît-il. Cela ne fait même pas dix ans, une décennie marquée par une instabilité croissante et la souffrance sans nom de bien des populations dans le monde, mais les adeptes du système sabrent le champagne au bord du volcan.

Depuis le krach bancaire de 2008, la spéculation est repartie de plus belle, de même que les profits des grandes entreprises. Ainsi, rien qu’au 2ème trimestre de cette année, les dividendes distribués aux actionnaires par les grandes entreprises multinationales dans le monde atteignent presque 500 milliards de dollars, un autre record qui réjouit les capitalistes.

Ce qui est un succès pour les capitalistes, ce sont des souffrances pour les travailleurs de la planète. Car la hausse des profits et des actions a été obtenue par l’aggravation de l’exploitation du travail. Ce sont des millions d’emplois supprimés, des salaires à la baisse, des droits syndicaux bafoués, la jeunesse ravagée par le chômage.

En plus, les financiers qui ont provoqué le krach de 2008 bénéficient des centaines de milliards d’aides distribués par les Etats. En contrepartie, des malades sans réelle possibilité de se soigner même dans les pays riches, les pensions laminées, les infrastructures laissées à l’abandon… tout cela n’a qu’une seule cause : les subventions que les Etats ont distribuées aux grandes entreprises et aux banques pour enrichir une poignée d’ultrariches qui ont pu continuer à miser des milliards dans le casino mondial de la finance.

Tous ces sacrifices ont été imposés aux travailleurs pour arriver à quoi ? La menace d’un nouveau krach qui risque d’être encore plus brutal que le précédent !

À bout de souffle, le capitalisme est bien incapable de sortir de la crise. Il engendre des inégalités de plus en plus monstrueuses. Il maintient des régions entières dans le sous-développement, d’autres sont transformées en véritables champs de ruines par les guerres menées pour les intérêts des capitalistes des grandes puissances. Des populations entières sont contraintes de prendre le chemin de l’exil pour assurer leur survie.

Face à la crise et aux marchés qui se rétrécissent, les capitalistes n’ont qu’une seule façon de réagir: le chacun pour soi avec la devise « les profits aujourd’hui et après moi le déluge ».

Les gouvernements américain, mais aussi européens, dévoués aux intérêts de leurs capitalistes respectifs, se livrent de plus en plus à une guerre économique, notamment en décidant d’augmenter les taxes douanières pour rendre plus difficile l’entrée des produits concurrents sur leurs marchés. Avec l’augmentation des prix, les conséquences en seront de plus en plus payées par les populations de leur propre pays. Loin de résoudre le problème, cela entraînera un rétrécissement des marchés et une aggravation de la crise.

Ainsi, l’annonce du doublement des taxes douanières américaines sur l’aluminium et l’acier turcs a accéléré la débâcle de la monnaie turque cet été. En un seul jour, celle-ci perdait 20% de sa valeur, entraînant une baisse du pouvoir d’achat brutale pour toute une partie de la population.

Quelques jours avant, l’entrée en vigueur des sanctions américaines contre l’Iran entraînait la chute de la monnaie iranienne, laissant prévoir là aussi une envolée de l’inflation, une aggravation de la crise économique, du chômage et des souffrances que va subir la population du pays.

Ces nouvelles ont provoqué un certain affolement dans les Bourses du monde entier, les « experts » s’interrogeant sur des possibles effets de contagion, avec la baisse des ventes d’automobiles françaises en Iran, avec les difficultés des banques européennes ayant des intérêts en Turquie…

Ces baisses de profits, les capitalistes concernés chercheront à les compenser par une exploitation accrue des travailleurs. Oui, tant que le grand capital contrôlera l’économie, les attaques anti ouvrières se poursuivront: le patronat sera à l’offensive dans les entreprises pour augmenter la charge de travail et supprimer des emplois et le gouvernement, quel qu’il soit, s’inclinera devant les exigences des capitalistes et des puissances d’argent.

Les travailleurs doivent défendre leur droit élémentaire à un emploi et à un salaire permettant de vivre. Et pour ne pas être menacés de connaître la situation qui est celle aujourd’hui des masses populaires de Turquie plongées dans la tourmente de l’aggravation de la crise, ils ne pourront compter que sur leurs luttes collectives et déterminées. Il faut que les travailleurs soient prêts à aller jusqu’au bout, jusqu’à exproprier la classe capitaliste pour l’empêcher de conduire l’ensemble de la société à la catastrophe.