En 2018, organisons nous pour riposter!

Pieter Timmermans, le président de la Fédération des Entreprises de Belgique (FEB), déborde d‘optimisme. Selon lui la croissance est de retour, et en 2018 les entreprises vont embaucher promet-il. Il prétend même que le problème n‘est plus de créer des emplois, mais de trouver des travailleurs.

A l’entendre, le chômage n’est pas dû aux suppressions d’emplois massives par les entreprises. Oubliez Caterpillar, Delhaize, les banques qui ont supprimé des milliers d’emplois tout en empochant des milliards d’argent public. Oubliez les postes dans la fonction publique supprimés pour faire des économies rendues nécessaires par les cadeaux aux banques et aux actionnaires. S’il y a du chômage, c’est parce les qualifications des travailleurs ne correspondraient pas à la demande des entreprises !

Voilà un vrai conte de fée patronal dans lequel les patrons sont toujours les bons héros bravant tous les obstacles mis sur leur chemin par les méchants travailleurs qui ne sont jamais assez volontaires, assez qualifiés, assez jeunes, assez mobiles, assez expérimentés… Un conte à dormir debout dont ne voudrait même pas Disney.

Il y a bien plus de travailleurs sans emploi ou dans une situation d‘emploi précaire que de postes disponibles. Certes, il y aura des entreprises qui embaucheront en 2018. Mais dans l‘ensemble, l‘emploi sera plus précaire, moins bien payé et le chômage restera massif tant qu’on n’imposera pas le partage du travail entre tous.

Ah oui, le grand patronat a toutes les raisons d‘avoir le sourire. Les profits ont augmenté, parce que nos salaires sont gelés, pour une charge de travail de plus en plus insupportable.

Avec ça, le gouvernement vient de baisser les impôts des sociétés à 25 %, mais il a laissé tomber sa promesse de taxer davantage certains dividendes et de détaxer les petits boulots. Bref, comme d‘habitude, le patronat a été comblé, et pour le monde du travail… rien !

Peter Timmermans, porte-parole du patronat, a dit qu‘il ne versera pas une larme si la taxation des dividendes et la détaxation des petits boulots étaient abandonnées. Par contre, il rappelle le gouvernement à l‘ordre. Il faut qu’il poursuive les « réformes » : baisse les pensions, fasse des économies dans les soins de santé, rende le marché du travail plus flexible…

On l‘aura compris, le patronat et les gouvernements à ses ordres continueront à s’en prendre aux travailleurs pour augmenter les profits. Et après cela ils osent dire que la lutte des classes n’existe pas ! Bien sûr que si, la classe capitaliste mène la lutte de classe contre le monde du travail.

Les travailleurs doivent se défendre ! Les patrons augmentent leurs profits en baissant nos salaires, en nous faisant travailler plus pour le même salaire, en empochant les cotisations sociales qui devaient financer nos pensions et nos soins de santé.

Alors, pour améliorer le sort des travailleurs, il n’y a qu’un moyen: c’est de prendre sur les profits, en imposant de partager le travail et d’augmenter les salaires. C’est se donner l’objectif d’enlever le pouvoir aux capitalistes.

Ce n’est pas la conjoncture des marchés ou les promesses de croissance qui nous sauveront. Et ce ne sont pas non plus les élections, peu importe qu’elles aient lieu comme prévu en 2019 ou suite à une chute du gouvernement. Car après comme avant les élections, le patronat est toujours là. Et ce sera toujours lui qui dictera ses quatre volontés aux gouvernements. Peu importe leur couleur, on a vu que c’était la même chose quand le Parti socialiste participait aux gouvernements.

Les travailleurs font tout fonctionner, créent toutes les richesses. Suffisamment organisés et conscients, les travailleurs sont capables de faire reculer le patronat par leurs luttes. Et ils ont maintes fois prouvé dans le passé qu’ils étaient capables de s’organiser et de se mobiliser.

On n’a pas le choix. Car l’optimisme sur la conjoncture de Timmermans n’est nullement fondé. Il a beau être le patron des patrons, ni lui, ni aucun autre représentant de sa classe n’a le moindre contrôle sur les crises de l’économie. La spéculation est plus débridée que jamais, les relations entre les différentes puissances du monde capitaliste de jour en jour plus tendues.

Alors en 2018, ne restons pas résignés devant cette bourgeoisie qui nous entraîne dans la crise, la guerre et la barbarie! Groupons nous, préparons-nous à défendre notre peau contre les exploiteurs et, quand le rapport de force sera suffisant, à leur arracher les rênes de l’économie et de la société!