Attaques contre les prépensionnés : division des travailleurs et mensonges

Lundi 9 février, 1 500 manifestants se sont rassemblés à Charleroi pour protester contre les mesures touchant les prépensionnés. En effet, le gouvernement Michel a décidé que tous les prépensionnés qui n’auront pas atteint les 60 ans avant le 31 décembre 2014 seront obligés d’être disponibles sur le marché du travail. Ils devront se réinscrire comme demandeur d’emplois, se soumettre au contrôle de l’ONEM et perdront le droit de séjourner à l’étranger, comme de nombreux prépensionnés d’origine immigrées en avaient l’habitude.

Ford, ArcelorMittal, Carsid, Caterpillar, quelle grande entreprise n’a pas utilisés ces dernières années le système des prépensions pour imposer des suppressions d’emplois ? Les patrons de ces entreprises ont même recouru au chantage, en faisant dépendre des conventions accordant des prépensions de l’acceptation de reculs, de baisse de salaire, de perte de jours de congé, de flexibilité supplémentaire pour ceux qui restent.

Ces manœuvres odieuses, qui cherchent à diviser et utiliser les vieux contre les jeunes, se sont faites avec la complicité des dirigeants des appareils syndicaux, de l’ONEM et des politiciens. En 2007, les ministres Didier Reynders et Sabine Laruelle étaient par exemples venus en personnes garantir à la direction d’ArcelorMittal à Liège qu’elle pourrait appliquer ses anciennes conventions de prépensions « favorables » aux prépensionnés pour faire passer son plan de suppression d’emplois.

Les capitalistes, et les gouvernements à leur service, n’épargneront aucune catégorie populaire. Ils jettent à la corbeille des promesses qu’ils ont signées hier.

Pourtant, il serait juste de permettre à ceux qui se sont usés au travail de profiter de la vie tout en embauchant massivement les jeunes qui se désespèrent au chômage. Mais pour cela, les travailleurs devront avoir une politique à défendre ensemble : imposer le partage du travail entre tous, pourquoi pas en abaissant la durée de la carrière, et en prenant sur les profits des capitalistes que pour assurer à tous un niveau de vie correct.