Travailleurs, sauvons-nous nous-mêmes (paroles de l’Internationale)

Alors que le monde s’enfonce tous les jours un peu plus dans une crise mondiale, alors que les spéculateurs qui sont responsables des faillites en chaine de la Grèce à l’Irlande, commenceraient à lorgner sur la Belgique, les dirigeants politiques de ce pays sont toujours en pleine cacophonie pour découper ce petit pays encore un peu plus. Quel spectacle révoltant !

Mais les travailleurs des deux parties du pays auraient bien tort d’espérer quoi que ce soit d’un accord de gouvernement. La Grèce, le Portugal, l’Espagne, l’Irlande avaient des gouvernements, cela n’a pas empêché les banques d’augmenter les intérêts de leurs emprunts à des hauteurs usuraires. Et cela malgré les politiques d’austérité draconiennes que ces gouvernements – de gauche comme de droite – avaient déjà imposées à leurs populations.

Quant à vouloir faire croire que les travailleurs auraient quelque chose à gagner de tous ces découpages, de la « politique de l’emploi » par exemple, de qui se moque-t-on? La petite région flamande faisait-elle le poids face à General Motors?

Quoi qu’il sorte des tractations communautaires, il s’agira d’attaques contre les travailleurs, en droite ligne de ce qui se passe depuis l’éclatement de la crise bancaire en 2008 : c’est aux travailleurs, aux masses laborieuses, que les banques et les entreprises, ainsi que les gouvernements à leur service, font payer les conséquences. Des milliers de travailleurs et de jeunes supplémentaires ont été réduits au chômage, et quel est un des premiers point du compromis proposé par le « conciliateur royal » Vande Lanotte ? Les sanctions des chômeurs ! Et sur ce point là les partis francophones et flamands sont d’accord !

Les responsables de la crise continuent de plus belle leurs spéculations. Elles sont bien loin les déclarations de tous les politiciens depuis 2008 qui promettaient d’imposer des règles aux banques, d’empêcher à l’avenir que « quelques moutons noirs » entraînent toute l’économie dans la débâcle. C’est tout le contraire qui s’est passé. Alors que tous les Etats se sont endettés jusqu’au cou pour sauver les banques, ces mêmes banques spéculent aujourd’hui sur la dette des États, jusqu’à les pousser à la faillite. Car il ne s’agissait pas de quelques moutons noirs dans un troupeau sain, c’est toute l’économie capitaliste qui est responsable de ce chaos économique.

De Leterme à Merkel, de Sarkozy à Obama, tous les dirigeants sont réduits à étaler leur impuissance et à supplier les « marchés ». Des marchés qui sont en réalité quelques grandes banques à Wall Street, Francfort, Paris, Bruxelles… Dexia, KBC, BNP Paribas se sont elles aussi goinfrées de spéculations sur le dos des populations…

Le pouvoir des gouvernants se réduit à imposer des sacrifices de plus en plus lourds aux populations pour satisfaire la soif de profit d’une poignée de capitalistes.

Eh bien, Leterme et Reynders pour « rassurer » les banquiers, pour « rassurer » les spéculateurs, leur disent qu’en Belgique aussi, un futur gouvernement trouvera les moyens de faire payer à la population laborieuse les milliards nécessaires pour rembourser les banques, et De Wever ajoute que la réforme de l’Etat servira précisément à ça.

Non, il n’y a rien à attendre de ces gens là, rien à attendre de ce système capitaliste qui ne profite qu’à une poignée de parasites qui ne reculent devant rien pour assurer leurs profits. L’espoir pour le monde du travail est ailleurs.

L’espoir est chez les millions de travailleurs qui ont retrouvé en 2010 le chemin de la lutte en France, chez ces centaines de milliers de travailleurs portugais, espagnols, grecs, les étudiants anglais qui ont manifesté, souvent pour la première fois de leur vie, du côté des masses populaires qui se révoltent contre le chômage, la vie chère et la dictature en Tunisie et en Algérie, du côté des grévistes qui bravent la répression au Bangladesh pour imposer un salaire minimum, des grévistes chinois qui ont imposé des augmentations de salaire en 2010.

Ce ne sont là que les premiers pas de la lutte, mais ce sont ceux de notre classe. Et c’est cette classe, celle qui produit tout, qui fait tout fonctionner dans la société, qui a la force, si elle le décide, d’ôter à la classe capitaliste le pouvoir de conduire l’humanité toute entière au précipice, c’est elle qui a le pouvoir d’imposer d’autres règles que la concurrence et la course au profit. Que les travailleurs en Belgique rejoignent ces luttes, qu’ils se lèvent pour les intérêts et objectifs de leur propre classe, voilà l’espoir. Le seul.