A la Une

Licenciements, baisses de salaire, marche à la guerre : il faut renverser le capitalisme

Le patronat est à l’offensive. Ces derniers mois, les attaques portent sur le secteur automobile. 

Chez Van Hool, la famille actionnaire a déclaré la faillite après avoir encaissé des profits pendant des années. Seule une poignée des 2.500 travailleurs de l’entreprise seraient repris. 

À deux mois des élections, Audi Bruxelles est menacé. Le gouvernement a convoqué en urgence la direction pour discuter de ce que les actionnaires accepteraient pour maintenir les emplois. Alors que le groupe a réalisé 17,9 milliards de profit l’an passé, ce serait avec nos impôts que le gouvernement ferait des cadeaux à Audi ! Et les cadeaux n’ont jamais empêché les licenciements ! 

Volvo Trucks Gand a mis dehors 450 travailleurs depuis le début de l’année tout en réalisant un résultat record.

« C’est la crise » disent-ils. Oui, les capitalistes ont réduit le pouvoir d’achat avec l’inflation et fait exploser les prix de l’alimentation, des loyers, de l’énergie, pour augmenter leurs profits. Maintenant ils constatent que la population réduit ses achats ! À qui la faute ?!

Les capitalistes déstabilisent la production et sèment les guerres aux quatre coins du monde. Alors ce n’est pas à nous de payer pour leur crise. En Belgique, les dividendes ont augmenté trois fois plus vite que dans le reste du monde ! Il y aurait 41 familles milliardaires. Mais pour les capitalistes, ce n’est toujours pas assez. 

La FEB (l’organisation patronale) demande maintenant la suppression de l’indexation des salaires. A deux mois des élections, la plupart des partis y sont bien sûr opposés, mais Pieter Timmermans (CEO de la FEB) répond crânement qu’“avant les élections, aucun parti ne va proposer la fin de l’indexation des salaires […], après les élections, on sera obligé ». Pour le patronat, peu importe le résultat des élections du 9 juin et la composition du prochain gouvernement, il sait que les ministres seront entièrement dévoués à la bourgeoisie et prêts à faire payer les travailleurs.

De son côté, Alexia Bertrand, ministre du budget et fille de milliardaire, annonce que le prochain gouvernement devra réaliser 27 milliards d’économies pour rembourser la dette. C’est-à-dire couper dans les budgets des hôpitaux, des écoles, des pensions, du chômage, etc. Ces milliards d’euros dont la population sera privée serviront à enrichir les actionnaires des banques qui spéculent sur la dette de l’État.

Le seul secteur dans lequel la bourgeoisie dépense sans compter c’est l’armée. Le gouvernement a déjà prévu 11 milliards de dépenses supplémentaires et 4.000 embauches. Les entreprises de l’armement s’enrichissent, comme la FN Herstal, la Sabca, Airbus, RheinMetal, Lockheed Martins…

Car la crise du capitalisme aggrave les tensions internationales. La bourgeoisie de chaque État protège ses profits et son pré-carré… tout en cherchant à empiéter sur celui du voisin ! Les pays capitalistes les plus puissants hérissent des barrières douanières et donnent des milliards de subsides à leurs multinationales. 

Pour gagner de nouveaux marchés et de nouvelles régions à exploiter, les pays de l’OTAN, derrière les USA, installent des bases militaires aux quatre coins du monde. Et ils soutiennent des gouvernements, comme celui d’Israël, ils couvrent ses massacres de Palestiniens à Gaza, car Israël est leur tête de pont militaire au Moyen-Orient pour assurer leur domination sur le pétrole et la navigation maritime. En Ukraine, les capitalistes occidentaux soutiennent militairement le pouvoir de Zelensky pour affaiblir la Russie. Et déjà, avant même la fin de la guerre, ils mettent la main sur les riches terres agricoles ukrainiennes et se préparent à réaliser de gros profits avec la reconstruction des infrastructures détruites.

Mais c’est surtout avec la Chine que les USA et les pays de l’OTAN sont en concurrence. En plus de la guerre commerciale, en prévision d’une guerre militaire, ils augmentent leurs budgets militaires, encerclent la Chine de bases militaires et de porte-avions. Les politiciens et les médias à leur service poussent au nationalisme et développent toute une démagogie contre les Chinois.

Refusons de nous laisser diviser et de nous laisser entraîner dans leur mobilisation guerrière, refusons de marcher au pas derrière nos exploiteurs ! 

Nous n’avons aucun intérêt commun avec ceux qui baissent nos salaires, qui nous licencient et nous condamnent au chômage et qui demain peut-être nous enverront à la guerre. 

Au contraire, les travailleurs de Chine, du Congo, d’Israël, de Palestine, des USA… sont nos meilleurs alliés contre le capitalisme qui n’a plus que la misère et la guerre à offrir. En renversant le capitalisme, les travailleurs sont les seuls qui portent une perspective pour l’humanité.

L'actualité en bref

Ça ne passera pas comme une lettre à la poste !

Les facteurs de Bpost ont fait grève dans plusieurs dépôts samedi 13 avril pour protester contre l’aggravation de leurs conditions de travail. Depuis que l’entreprise a perdu les subventions pour la distribution des journaux, la direction a annoncé ne pas exclure un « plan social », et des rumeurs courent comme quoi, sans les subventions, les journaux pourraient être distribués par une filiale de Bpost et non par les facteurs. 

Tout cela retombe évidemment sur le personnel, dont la charge de travail ne fait qu’augmenter depuis des années, avec des tournées toujours plus longues, et dépassant parfois l’horaire prévu de plusieurs heures, du personnel moins nombreux avec plus d’intérimaires, de plus en plus de changements de poste de dernière minute, du matériel défectueux, ce qui crée une ambiance chaotique. 

Avec la perte du contrat presse, la situation va encore s’aggraver. Les syndicats dénoncent les mesures que la direction cherche à imposer avec la fin de la prime de nuit, la « réorganisation » des tournées tous les trois mois, ce qui veut dire des tournées plus longues !

Tout cela alors que Bpost vient de débourser 1,3 milliards d’euros pour acheter une entreprise de logistique afin de « diversifier son activité »… De quoi doubler les salaires des 27.000 travailleurs de Bpost pendant un an, ou en doubler le personnel.

Les travailleurs ont commencé à se mobiliser. Le 13, certains ont bloqué l’imprimerie du groupe de presse Rossel, et ont refusé de distribuer les journaux. Les groupes de presse sont évidemment responsables de la situation en faisant pression pour diminuer les coûts. 

Pour renforcer le mouvement, il y aurait des actions à mener par exemple en lien avec les travailleurs d’Audi qui risquent de perdre leur emploi ou de Van Hool qui les ont perdus.